Ajouter plus de douceur est peut-être la solution
Mon esprit ambitieux peut percevoir le progrès en termes très binaires :
Si je ne fais pas une heure d'exercice, ça ne donne rien.
Si je n'ai pas un bloc de quatre heures de concentration intense, pourquoi m’asseoir pour écrire, je n’ai pas assez de temps.
Si je ne monte pas une belle proposition de service pour envoyer à des clients potentiels, ça ne vaut pas la peine de les contacter.
Si je ne me consacre pas entièrement à l’écriture, puis-je vraiment me définir comme une écrivaine?
En d'autres termes, l'esprit ambitieux considère l'optimal comme la norme. Tout ce qui n'est pas optimal est un échec.
C'est peut-être une bonne chose, car en général cela me permet de trouver l'énergie pour pousser vers l’avant mes objectifs, dans différentes sphères de ma vie.
Mais cela pose également un piège dans lequel de nombreuses personnes ambitieuses tombent : laisser l'optimal faire obstacle au bénéfique. L'auteur de Atomic Habits, James Clear, a écrit : "Ce n'est pas parce que ce n'est pas optimal que ce n'est pas bénéfique."
Plus je vieillis, plus je pense qu’il a raison. Pour cultiver une pratique empreinte de douceur, je dois reconnaître la valeur de chaque action, aussi petite soit-elle. Abandonner l'obsession de la session parfaite, et, je dirais même : arrêter de mettre sur un piédestal la régularité et la persévérance.
Une grande partie de mon travail d’écrivaine consiste à ne pas écrire. Par contre, maintenant, quand j’ai une idée en regardant un film ou en marchant, je prends vite une petite note. D’abord, car je n’ai plus de mémoire et que même si je pense m’en rappeler plus tard, je vais oublier. Mais surtout car cette petite note est un travail en soi, et doit être valorisée, comme je valorise 4 heures d’écriture.
Pendant trop longtemps, mes hauts standards m’ont retenue et, paradoxalement, m’ont empêché de progresser.
C'est dans l'accumulation de ces petits progrès que réside la véritable avancée, portée non pas par la rigueur impitoyable, mais par la douceur et l'acceptation.
Merci Stéphanie. Ton texte me parle beaucoup et m’invite à la réflexion.
Merci pour cette réflexion sur l’optimale que j’ai trop pratiquée depuis quelques années au point où mon corps as fini par me dire que c’était assez.J'en suis donc là à revoir comment faire les choses autrement pour ne pas me faire du mal en voulant trop bien faire,ton article tombait donc à Point,merci!Bonne année de multiples douceurs et de gestes bénéfiques pour toi,moi et nous tous 🙏🏻❤️🙏🏻